Régater en solitaire, une histoire d’équipe
Je m’appelle Anne Mouget, j’ai 30 ans et rien de particulier si ce n’est une détermination à toute épreuve. Je suis ingénieure halieute, c’est-à-dire que je travaille dans les écosystèmes marins. Concrètement, mon travail actuel consiste à mettre au point une méthodologie pour estimer les patrons de distribution des poissons dans les zones côtières et ultra-côtières en utilisant notamment des sondeurs acoustiques.
J’ai découvert le plaisir de naviguer assez jeune, étant née dans une famille de voileux mais uniquement l’été. C’est seulement quand je suis venue à Rennes que j’ai pu découvrir la pratique à l’année et progresser en dériveur : trapèze, régate, spi, tout y est passé ! J’ai navigué sur des dériveurs doubles, solitaires et des skiffs, ces bateaux instables et surtoilés mais tellement fun. Tout allait bien dans le meilleur des mondes mais voilà que depuis quelques temps, ce projet « mini » me trotte dans la tête. Impossible de m’en défaire ! Du coup, j’ai investi la voile habitable par tous les moyens et notamment sur un Mistral 750 qui a drôlement le look d’un Mini avec sa grand-voile à corne et son bout-dehors orientable. Les régates se sont enchaînées, me faisant chaque fois progresser et apprendre.
Cet été, je suis réellement entrée de plein pied dans le monde du Mini en participant à ma toute première course en Mini : La Calvados Cup sur un magnifique Maxi skippé par Sasha Lanièce. Au programme, un bel aperçu du Mini avec deux étapes de 300 milles, allant de Douarnenez à Deauville puis visite du Sud de l’Angleterre. J’ai découvert le gros temps au portant, la mer croisée au près, les cargos de nuit et le stress de la pétole. Et j’ai adoré ! J’ai retenté l’expérience sur un Pogo 3 lors de la Duo Concarneau, cette fois, c’est la casse matériel que j’ai pu expérimenter. Et maintenant, c’est à mon tour de me lancer !
Je vois dans ce projet un excellent moyen de progresser, d’apprendre et de me frotter aux éléments. En effet, même si j’ai le virus de la voile depuis toujours, ce n’était initialement que des navigations estivales en touriste. Je n’ai commencé à naviguer régulièrement qu’il y a 4-5 ans, où j’ai découvert le solitaire et le jeu de la régate. Et depuis, impossible de le quitter ! Je ne connaissais de la voile que le côté soleil mais depuis, c’est un véritable bonheur d’en découvrir tous les autres aspects : technique, théorique, humide et froid.